L’ensemble des photographies présentées du 1er au 15 juillet 2018 à Arles offre un regard en séquence. Fruits de diverses séries ou thèmes, elles s’interrogent et se répondent. Elles questionnent sur la réalité de l’histoire, de la globalisation, sur les différents liens noués entre chaque sujet.

Ask Yourself, titre donné par le track de Plastikman (Richie Hawtin), incite à entrer dans l’intériorité intime du spectateur pour découvrir le sens de l’ensemble photographique présenté dans cette exposition. Les photographies proposent un point de vue sur un monde dans lequel les humains sont coupés des relations les plus élémentaires. Nous dressons des murs, nous transformons des mers en barrages, nous rejetons des humains. Notre communication est fragmentée, dissociée d’une réalité de tissage de liens.

Indépendamment les uns des autres, les différents sujets abordés dans cette exposition pourraient être une partie d’un ensemble visuellement cohérent, plus simple. Les natures mortes, les portraits, les nus, le paysage. En juxtaposant ces regards entre eux, l’exposition propose une approche plus large, une complexité de pensée. Chacun de ces sujets est lié aux autres.

La Tour Eiffel, marque de la capitale française, est l’objet artificiel le plus visité et photographié au monde. Elle présentée ici comme une représentation symbolique du point de naissance de la société contemporaine. Eiffel Tower V2 montre une sculpture, signe de la puissance de l’homme sur la nature.

Les portraits qui l’entourent seraient les bénéficiaires de cette puissance. Pourtant, ces hommes blancs sont dirigés dans leurs libertés, appauvris par la puissance de la société, surveillés dans leurs actes par la consommation, l’industrie, la sécurité.

L’homme noir lutte pour une survie, enchaîné depuis tellement longtemps, meurtris, torturé, soumis, il ne peut que rêver de partir pour espérer trouver un souffle de liberté.

Le corps de la femme lui a été dépossédé. Il ne lui appartient plus. Depuis combien de temps ? Elle est déchirée, enveloppe d’elle-même, sucée, vampirisée par des dogmes établis et contrôlés. Abandonné sur un radeau, le sang qui coule en elle est pulsé, origine.

Les natures mortes sont ce qu’il reste de chacun de nous. Images et vanités.

The photographs presented from 1st to 15th July 2018 in Arles offer a look in sequence. Fruits of various series or themes, they question and answer each other. They question the reality of history, globalization, the different links between each subject.

Ask Yourself, title given by Plastikman (Richie Hawtin)’s track, encourages to enter the intimate interiority of the spectator to discover the sense of the whole photographs presented in this exhibition. The pictures offer a perspective on a world in which humans are cut off from the most basic relationships. We build walls, we transform seas into dams, we reject humans. Our communication is fragmented, dissociated from a reality of weaving links.

Independently of each other, the different topics covered in this exhibition could be a part of a visually coherent, simpler set. Still lifes, portraits, nudes, landscape. By juxtaposing these glances between them, the exhibition propose a wider apporche, a complexity of thought. Each of these topics is related to the others.

The Eiffel Tower, the label of the French capital, is the most visited and photographed artificial object in the world. It is presented here as a symbolic representation of the birthplace of the contemporary society. Eiffel Tower V2 shows a sculpture, a sign of man’s power over nature.

The portraits that surround it would be the beneficiaries of this power. Yet these white men are led in their freedoms, impoverished by the power of society, controlled in their actions by consumption, industry, security.

The black man fights for survival, chained for so long, bruised, tortured, submissive, he can only dream to leave to hope to find a breath of freedom.

The woman’s body was dispossessed. He no longer belongs to her. Since when ? It is torn apart, enveloped by itself, sucked, vampirized by established and controlled dogmas. Abandoned on a raft, the blood flowing in it is pulsed, origin.

The still lifes are what’s left of each one of us. Images and vanities.

Guillaume Dimanche - juin/June 2018

All Photographs © Guillaume DIMANCHE